
L’Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophones (UPPCF) s’oppose fermement à la proposition de loi visant à imposer la levée du secret professionnel pour signaler certaines infractions graves commises sur des mineurs ou des personnes vulnérables.
Cette réforme, déposée dans un climat sécuritaire et de méfiance, menace de compromettre l’un des piliers fondamentaux de l’exercice clinique : la relation de confiance entre le patient et son thérapeute. Ce lien de confiance, protégé par le secret professionnel, n’est pas un privilège du soignant, mais un droit du patient, et surtout une condition indispensable d’accès au soin. Il est essentiel de rappeler que le psychologue clinicien n’a d’obligation que vis-à-vis du patient dans le cadre du lien thérapeutique. Ce lien singulier, fondé sur la confidentialité, doit rester préservé. L’accès aux soins doit primer sur toute autre considération : c’est une exigence éthique, professionnelle et humaine.
Les auteurs de la proposition semblent ignorer que le droit actuel permet déjà, en cas de danger imminent, de lever le secret professionnel dans le cadre strict de l’état de nécessité. Imposer une obligation de dénonciation générale, y compris pour des faits passés, revient à transformer le clinicien en auxiliaire de justice — brouillant ainsi les rôles, affaiblissant la fonction soignante, et risquant de produire des signalements mal fondés ou contre-productifs.
Nous savons, de par notre pratique, que les personnes les plus précarisées, les plus méfiantes envers les institutions, sont celles qui ont le plus besoin de lieux sûrs pour parler, parfois pour la première fois, d’actes traumatiques subis ou perpétrés. Faire de ces lieux des espaces potentiellement intrusifs ou dénonciateurs, c’est condamner ces personnes au silence.
Il est essentiel de rappeler que le système thérapeutique n’a pas failli. Ce ne sont pas les cliniciens qui ont permis les abus dans les cas historiques visés, mais bien des structures fermées, hiérarchiques, parfois complices ou silencieuses, comme dans l’institution ecclésiastique. Nous refusons que la réponse à ces défaillances soit de fragiliser les professions qui protègent, accompagnent, réparent.
L’UPPCF tient à affirmer avec force la nécessité de garantir l’autonomie du psychologue clinicien dans sa pratique et dans le lien qu’il tisse avec chaque patient. Cette autonomie professionnelle est une condition essentielle pour maintenir une posture thérapeutique éthique et adaptée à chaque situation singulière.
L’UPPCF appelle les décideurs politiques à faire preuve de discernement et à consulter les professionnels du terrain avant de voter des mesures aux conséquences potentiellement irréversibles pour la santé publique, la justice sociale et la démocratie. Protéger les plus vulnérables, oui. Mais sans détruire les fondements mêmes du soin psychologique.
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